Le front en avril 1917

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Localisation géographique des bourbonnais morts pour la France (source Mémoire des Hommes) : échantillon 5 000 soldats.
Chemin des Dames

L’offensive est lancée le 16 avril 1917 par le général Nivelle qui remplace Joffre (nommé maréchal de France) à la tête des armées françaises. Le but est de percer la ligne ennemie. Le bombardement de l’artillerie doit détruire les premières lignes allemandes et l’infanterie doit s’engouffrer dans les brèches et prendre les lignes plus arrières.
B-Les soldats qui s’élancent trouvent des positions allemandes très peu touchées par le bombardement. La terre fut retournée par les obus, créant un paysage lunaire qui se dérobe sous les pieds des soldats qui ne cessent de tomber, ralentissant leur ascension. C’est un désastre. L’échec entraîne immédiatement d’importantes mutineries dans l’armée française. (Cliquez ici pour en savoir plus sur les mutineries)
Le 15 mai, le général Nivelle est remplacé par le général Pétain à la tête de l’armée française. Alors que le mouvement des mutineries est à son apogée entre le 20 mai et le 10 juin 1917, Pétain rétablit la confiance des soldats français. Il stoppe les opérations jusqu’à l’arrivée des Américains et des chars.

Robert Georges Nivelle (1856 - 1924) général

Il ne fut ni «l’incapable» ni «le boucher» retenu par l’Histoire mais le «bouc-émissaire historique» parfait dont le nom est associé à la campagne désastreuse du Chemin des Dames en 1917. Il se distingue à la bataille de la Marne (1914) et il est brillant lors de la bataille de Verdun (1916). Ami de Lloyd George, il est en revanche considéré comme un réactionnaire en France. Nommé en mars 1917, commandant en chef, il suit les plans de Joffre afin de lancer une grande offensive au Chemin des Dames. Mais il est peu suivi par le gouvernement et notamment Paul Painlevé (Président du Conseil - Ministre de la Guerre). Il connaît un échec cuisant. Les pertes sont considérables mais conformes à celles subies lors des autres offensives. Cependant, cette offensive est celle de trop pour de nombreux soldats et des mutineries éclatent. L’état-major cherche un responsable ; Nivelle est le parfait bouc-émissaire. Ses choix et ses soit disantes erreurs sont exploitées par ces ennemis comme Paul Painlevé et Philippe Pétain. Dans l’opinion publique, Nivelle est responsable du désastre d’avril 1917. Limogé le 15 mai, son remplacement par Philippe Pétain doit ramener le calme au sein des régiments et remonter le moral des troupes. Nivelle a-t-il été victime de stratégies politico-militaires ? À en croire le rapport de la commission commandée par Clemenceau à l’automne 1917, il n’y a pas eu d’erreur de commandement le 16 avril 1917.