La peur des mutineries par l’état-major commence dès le début de la guerre.
- Le 27 novembre 1914, à Vingré, les combats sont terribles. 24 soldats se replient puis regagnent leur tranchée. La hiérarchie parle d’abandon de poste. Les soldats affirment pourtant avoir reculé sur ordre. La sentence tombe : six soldats sont exécutés dont trois Bourbonnais. L’objectif est de faire un exemple pour prévenir de toute velléité de mutinerie.

- Suite à l’offensive ratée du «Chemin des Dames» en 1917, un grand nombre de poilus conteste ouvertement les décisions de l’état-major. Ils sont démoralisés. On attribue au général Philippe Pétain un rôle prépondérant dans la résolution du problème. Les soldats demandent que leurs chefs fassent part de leur calvaire à leurs représentants politiques. En ce sens, profondément ancrés dans la Troisième République et ses institutions qui autorisent l’obéissance comme la rébellion, il ne faut peut-être finalement pas voir les mutineries comme un rejet de la guerre de la part des soldats mais bien au contraire comme l’acceptation de celle-ci.

Des centaines de soldats sont victimes de la justice militaire pendant la Grande Guerre, assassinés par leur propre armée. On en compte :

- 600 dans l’armée française
- 346 dans l’armée britannique
- 750 dans l’armée italienne
- 48 (chiffre officiel) dans l’armée allemande. Le nombre réel doit être plus élevé.
- 11 dans l’armée américaine. La plupart pour viol ou meurtre.
- Aucune exécution dans l’armée australienne.

Le cas des soldats exécuté joua un rôle essentiel dans la perception du souvenir de la Grande Guerre.

Les mutineries

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